Membres du bureau :
Nathalie RIHOUEY, présidente : Je suis issue d’une famille dans laquelle le « handicap » était présent, sans jamais être vu comme un problème en lui-même, mais nécessitant de relever des défis pour vivre, travailler, se déplacer, être reconnu dans une société prévue pour « tous », mais pas pour « chacun ».
Naturellement, je me suis orientée vers le travail social, éducatrice spécialisée de formation de base, j’ai accompagné pendant de nombreuses années des enfants, adolescents, et jeunes adultes dans un ESMS, qui était précurseur à cette époque dans la Valorisation des Rôles Sociaux (VRS) et l’école inclusive.
Dans ce même établissement, j’ai occupé une fonction de coordinatrice de projet pendant une dizaine d’année. (Élaboration, suivi, évaluation des projets personnalisés, en soutien des personnes et des familles)
L’obtention du CAFERUIS, m’a permis de prendre la direction d’un foyer d’Accueil médicalisé à l’occasion de son extension. Constituer une équipe, et partager avec elle ce qui fait la pratique quotidienne et sincère de la philosophie VRS, enrichie de l’approche Carpe Diem canadienne, a été le cœur de mes préoccupations pendant ces 5 années.
Aujourd’hui, formatrice-consultante, j’aime amener les équipes qui accompagnent des personnes à se questionner sur l’exercice des droits et les soutenir dans leur engagement professionnel pour trouver des réponses opérationnelles.
Daniel BOISVERT, vice-président : Directeur du Consortium National d’Expertise en Inclusion Sociale (CNEIS) du Canada, conseiller-formateur pour les établissements et services médico-sociaux s’engageant dans la transition inclusive. Professeur et doyen retraité de la gestion académique des ressources professorales de l’Université du Québec à Trois Rivières
Anne LECAUX, secrétaire : Passionnée de sports, j’envisageais travailler dans ce domaine. De multiples accidents dans le cadre de ma pratique m’ont rapidement contraint de revoir mon orientation. Le plaisir de partager au sein d’une équipe, de faire avec, d’avancer ensemble a certainement influencé mon orientation vers le métier d’infirmière. J’ai d’abord travaillé quelques années au sein d’un petit hôpital. Arrivée à Granville en 1986, le hasard m’a mené à commencer ma carrière au sein de l’Institut Médico Éducatif dans la fonction de coordinatrice de soins. Je découvrais un public dont je n’avais pas ou peu entendu parler au cours de ma formation initiale. L’approche proposée au sein de cette structure m’a rapidement séduite : un travail en étroite collaboration avec l’élève en situation de handicap et son entourage, un recours aux professionnels médicaux et paramédicaux de la communauté, un projet de santé intégré dans un projet de vie de l’enfant adolescent ou jeune adulte un accompagnement vers une plus grande autonomie dans le domaine de la santé.
Après 15 ans dans cette fonction, des soucis de santé et une reconnaissance de travailleuse handicapée, m’ont amené à une reconversion professionnelle. Je suis restée dans la même structure, mais dans la fonction de coordinatrice de projet. La Valorisation des Rôles Sociaux a toujours été ma ligne de conduite et j’ai eu à cœur de la mettre au service de la coordination partenariale, qui s’est multipliée pour accompagner les élèves vers l’inclusion dans tous les domaines de leur vie.
En 2018, j’ai pu bénéficier d’une retraite anticipée. Nathalie RIHOUEY m’a rapidement embarquée dans son projet de voyage vers une société inclusive au sein de l’association Côte à Côte. J’espère que l’expérience accumulée au cours de mon parcours professionnel associé à mon parcours personnel contribueront à faire avancer ce beau navire.
Philippe LECAUX, trésorier : J’ai eu la grande chance d’être présent en tant que jeune professionnel au « déparquement » d’équipes Québécoise, dans les années 1980 en Basse Normandie et plus particulièrement à Granville. Leurs concepts, leurs méthodologies ont bousculé mes représentations : Désinstitutionalisation, Normalisation, Intégration, méthode PASS, PASSING, PPI (Plan Programme Individuel) puis Valorisation des Rôles Sociaux.
Cela a donné SENS au professionnel que j’étais et surtout a guidé l’ensemble de ma carrière. Si j’ai pu mesurer parfois les difficultés d’applications sur le terrain, j’ai pu aussi en mesurer les bénéfices pour les personnes accompagnées. Dès que ma fonction me l’a permis, j’ai souhaité connaitre ce qui se faisait ailleurs en la matière, que cela soit auprès de collègues de proximité ou sur des territoires plus lointains, dans le but d’avancer avec plus de pertinence. Tout comme j’ai aimé communiquer sans réserve sur nos pratiques et outils.
Je ne pouvais qu’être enthousiaste à l’idée de participer en tant que bénévole à l’association « Cote a Cote », dont le but ultime est la diffusion pour tous, des meilleures pratiques en appui à l’autodétermination et à la société inclusive, issues de données probantes.
Un challenge probablement complexe, loin d’être utopique et dont la nécessité pour une meilleure citoyenneté est une évidence. Pour le vouloir, il faut y croire et le faire savoir !
Josée LEMAY : Je travaille depuis plus de 30 années dans le réseau de la santé et des services sociaux au Québec, avec et auprès des personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme. D’abord comme éducatrice spécialisée dans la foulée de la désinstitutionalisation. J’ai soutenu les personnes et leur famille dans cette transition de l’institution à la vie dans leur communauté et ce dans leurs différents milieux de vie ; résidentiel, loisirs, travail, etc. Par la suite, je suis devenue gestionnaire et soutiens des équipes cliniques dans leur mandat d’intégration, de participation sociale et de développement de l’autodétermination des personnes. Par la suite j’ai occupé des postes de direction qui m’ont amené à diriger des changements organisationnels d’envergure, analyser des problématiques organisationnelles, superviser des processus de recherches, déployer de nouveaux processus cliniques, évaluer la qualité des pratiques cliniques, la gestion des risques et considérer divers enjeux éthiques. Depuis quelques mois j’ai rejoint l’équipe du ministère de la santé et des services sociaux du Québec
Gwenaël PLANCHIN : « Si je n’avais pas fait toutes ces rencontres affectives et professionnelles, je n’existerais pas comme j’existe … » disait Michel Piccoli. Si je devais aujourd’hui dessiner ce parcours, qui retracerait ce qui m’a amené jusqu’à l’association « Côte à Côte Inclusion », il serait certainement illustré de nombreux visages. Des rencontres, qui à chaque fois, sont venues éclairer une envie profonde de participer à des coopératives d’idées et d’actions. Le travail social est une aspiration, qui n’apparait pas comme une évidence immédiate pour moi. Je me forme tout d’abord à la chaudronnerie puis à la philosophie. Il faudra le hasard de deux engagements durant des vacances d’été, pour que naisse le désir du métier d’éducateur.
Mon service national m’offrira de préparer mon entrée en école de travail social. Très vite, je prends conscience de certaines pesanteurs institutionnelles, et me tourne vers des propositions, que l’on appelait alors « intégratives ». Dans les années 2000, je participe à l’animation d’un nouveau « foyer de vie » au cœur d’un bourg et perçois rapidement, les passerelles à construire entre deux mondes que l’on a trop longtemps éloignés. Je prends ensuite la coordination d’un SAVS, et mes premiers accompagnements se voient proposés à des travailleurs en ESAT approchant l’âge de la retraite. Leur expérience et leur expertise, devant cette étape importante de leur existence, m’amènent à l’écriture d’un projet régional. Il vise une meilleure préparation de ce moment, et surtout une participation des personnes concernées auprès des acteurs habituels de la retraite (administrative, sociale, …) pour une meilleure accessibilité des réponses à tous les retraités. Il a fallu concevoir une méthode systémique, intégrant les différents paramètres d’une retraite « inclusive » (formation des acteurs, connaissance des ressources locales, conception partenariale, réseau apprenant, …).
Au grès des échanges professionnels que j’ai eu l’occasion d’avoir avec Philippe LECAUX et Nathalie RIHOUEY, j’ai pu mesurer et apprécier le partage de nos convictions respectives. C’est au cours de nos échanges que j’ai assisté à la naissance de ce projet qu’ils murissaient de longue date, « Côte A Côte » pour soutenir des pratiques inclusives. Je n’ai pas résisté longtemps, à l’envie et à l’invitation de participer à cette nouvelle aventure.
Emmanuel LEBLAY : Ma formation en BTS MUC m’a amené à occuper plusieurs postes dans le domaine de la vente dans un premier temps (vêtements puis commerce automobile)avant de me voir confier par un concessionnaire automobile, la gestion d’un portefeuille de 800 clients, pour assurer le suivi de fidélisation client, la gestion des stocks, la mise en place de communications locales en collaboration avec le service marketing.
Curieux de découvrir un autre mode de relation à la prestation de service, et toujours volontaire pour saisir les opportunités d’apprendre, j’ai ensuite exercé pendant quelques années la fonction de chef de service au sein d’un IME, dans lequel j’avais la responsabilité d’une équipe de 20 personnes, ainsi que celle des achats et des investissements dans le cadre d’un Plan Pluriannuel d’Investissements. J’ai assuré la gestion des plannings et l’organisation de l’activité des services généraux. Au cours de cette expérience, j’ai apprécié de découvrir la sensibilité et l’ingéniosité des jeunes qui étaient accompagnés par l’IME et nous avons pu assurer une gestion efficiente du service transport, en veillant à assurer des prestations plus individualisées tout en étant plus économique, afin de pouvoir réinvestir le budget économisé sur des actions plus porteuses pour les jeunes.
Après cette expérience enrichissante, je suis retourné vers le secteur automobile, où après avoir exercé en tant que chef des ventes, je suis désormais Directeur de deux concessions automobiles en Normandie. A ce poste et ayant pu découvrir les nombreuses qualités humaines et professionnelles des personnes en situation de handicap, j’ai eu à cœur de proposer l’embauche en CDI au sein de ma concession, d’une personne qui était accueillie en ESAT et nous sommes en train de recruter une deuxième personne. J’ai, à cette occasion, mesuré la difficulté du parcours à réaliser par l’employeur pour assurer ce type de recrutement, tant les obstacles de complexité sont nombreux, que ce soit sur le plan administratif, mais aussi au niveau des organisations internes des ESMS.
Souhaitant apporter ma contribution à une société inclusive à laquelle je crois et j’aspire, convaincu que nous avons tous à gagner collectivement en vivant la diversité au sein de nos lieux quotidiens de travail, j’ai choisi de répondre positivement à l’invitation de rejoindre l’association CAC, pour me mettre à son service, avec ma sensibilité et mes expériences un peu « tous-terrains » !
Membres d’honneur
Denis PIVETEAU : Ancien directeur de la CNSA. Auteur et co-auteur de nombreux rapports, dont « Zero sans solution » et « Note d’orientation pour une action globale d’appui à la bientraitance dans l’aide à l’autonomie ».
Docteur d’Etat ès sciences
Josef SHOVANNEC : Docteur et chercheur en Philosophie et Sociologie, fait Docteur honoris Causa par l’Université de Namur
Chroniqueur pour Europe 1 – Acteur de série télévisée pour France 2
Auteur de nombreux ouvrages, dont « Je suis à l’Est » « Éloge du voyage à l’usage des autistes et de ceux qui ne le sont pas assez »
Missionné par le Ministère de la Santé en 2016 – Conférencier international